> Mes interventions au Conseil Communal
Conseil Communal du 28 octobre 2009
Deux faits marquants sont à retenir de ce Conseil communal, où j'ai pris ma place comme d'habitude entre mes collègues-conseillers-colistiers Mohamed Reghif et Larbi Kadhour.
Tout d'abord, la salle du conseil a été envahie par 300 adolescents et jeunes adultes qui venaient soutenir une interpellation citoyenne. Rappelons au passage que tout groupe de 20 personnes peut introduire une interpellation que le représentant du groupe vient présenter en séance. Démarche très sympathique et hyper-citoyenne que la commune encourage, évidemment: en ces temps où les "politiques, tous pourris!" et autres "la politique, ça sert à rien!" fusent et transforment le métier de politicien en apostolat parfois ingrat, il est bon d'entendre le citoyen s'exprimer ET la commune écouter.
Cette démarche est régulière et génère de très intéressants débats.
L'interpellation de cette séance du 28 octobre voulait éveiller l'attention des représentants communaux sur l'incertitude dans laquelle sont plongées les équipes de foot jouant sur le terrain jouxtant le Parc Josaphat. En effet, ce terrain va être rénové et ces transformations vont sans doute générer une nouvelle répartition des plages horaires. Jusque là, rien que de très normal et l'interpellation était parfaitement légitime dans son souci d'éveiller, donc, notre attention et de clarifier la situation.
Là où les choses sont devenues beaucoup moins plaisantes, c'est dans la forme. D'abord, pour des raisons d'organisation des débats démocratiques et d'équité que tout le monde comprend, toute interpellation doit être introduite dans un format bien défini. En l'occurence, le texte de l'interpellation doit être déposé à l'avance. Cela permet au groupe interpellant de bien préparer et cadrer son intervention et aux instances communales de répondre au mieux. Ca n'était pas le cas de l'intervention du soir et, donc, démocratiquement, la Bourgmestre a proposé de remettre l'interpellation au prochain conseil, après que le texte a été dûment déposé.
Les choses ont alors scandaleusement dégénéré. Des cris "on va tout casser!", des hurlements de voyous cherchant la confrontation et irresponsables - il y avait plein d'enfants -, des pétards... tout était bon pour manifester le mécontentement. Si le service d'ordre n'avait pas été largement mobilisé, on avait le droit à une émeute en bonne forme. Ce risque d'émeute m'a été confirmé par la suite lors d'une discussion plus sereine avec les représentants des clubs de foot. Je n'ai pas aimé d'avoir à courir ce risque. Je n'ai pas aimé du tout pour trois raisons: 1) j'ai eu peur. Et le débat n'est plus constructif s'il est construit sur la peur. 2) ces personnes étaient en grande partie manipulées depuis les bancs socialistes. Ca m'a laissé un goût très amer car c'est causer un tort immense à la population très majoritairement d'origine allochtone de se laisser "avoir" par quelques agitateurs. 3) je suis sidéré par les méthodes de certains dans l'opposition, qui agitent et travestissent la réalité en ayant fait croire que les clubs seraient exclus, ce qui n'est pas la vérité.
Il me faut saluer d'abord le sang-froid professionnel du service d'ordre et puis celui du responsable du groupe qui finalement prit la parole pour calmer le jeu, et demanda à chacun de prendre le chemin de la maison ou d'assister calmement à la suite du conseil. Pour ma part, j'ai pris une leçon de politique: Laurette Onkelinx, prétendant prendre "deux secondes" la parole pour remercier la Bourgmestre et le représentant pour cet appel au calme, a profité intelligement de la situation pour s'approprier les résultats de ce coup de force. Les agités - appelons un chat un chat - entonnant le chant de la victoire "Merci Laurette, Merci Laurette, Merci...".
Bof.
Le second "moment" de la soirée fut sans conteste le budget du CPAS, qui atteindra juste l'équilibre cette année car la précarité grignote de plus en plus les finances des Schaerbeekois. La bonne nouvelle c'est que la gestion prudente des années précédentes nous a pourvus d'un bas de laine qui nous permet de faire face à ce grave problème.
La présidente ecolo du CPAS, Dominique Decoux, au demeurant une chic fille avec laquelle je m'entends très bien, n'a pu s'empêcher de se lancer dans une curieuse tirade anti-capitaliste dont le bon sens m'a complètement échappé. Sans prôner le capitalisme puritain, il est bon de se souvenir que toute politique d'accompagnement social nécessite un financement... et que le système produisant les conditions de ce financement est un système fondé sur une économie capitaliste, c'est-à-dire fondée sur les risques que prennent les entrepreneurs d'investir leur capital dans une activité génératrice de fonds. On peut et on doit encadrer ce système car certains en abusent. Mais ce système dans son acception libérale est fondé sur la liberté et sur le goût d'entreprendre. On me trouvera partout où ce système devra être défendu. Il est trop facile de tenir des discours simplistes.
Ceci dit, continuons le bon et sain travail commencé à Schaerbeek.
Voilà pour le compte-rendu. Vos inévitables et attendues réactions sur ydebeauffort@hotmail.com